Suppressions de postes : supprimons les idées reçues !
Les suppressions de postes "compensent" la baisse du nombre d'élèves depuis des années.
FAUX ! En effet, le ministère a tellement supprimé de postes que désormais 6% des cours sont assurés en heures supplémentaires au collège et plus de 12% en lycée pendant que les étudiants et retraités assumaient à eux seuls 50000 heures d’enseignement en 2009(source : Le Monde ) ! Ces chiffres montrent bien qu'il n'y a désormais plus assez de professeurs pour assurer tous les cours.
De plus, une sorte de "baby-boom" s'est produit dans les années 2000 si bien que pendant la rentrée 2011 le nombre d'élèves va repartir à la hausse alors que plus de 16000 postes vont être supprimés ! Ca montre bien que les suppressions de postes ne servent à rééquilibrer le taux d'encadrement.
Enfin, pour supprimer des postes, le Ministère augmente le nombre d’élèves par classe (et incite toutes les académies à augmenter encore plus les effectifs), preuve que les suppressions de postes ne « compensent » pas une « baisse du nombre d’élèves » mais sont imposées par une politique de rigueur qui privilégie la logique comptable
à la logique humaine.
Par exemple, 1500 classes seront supprimées en primaire en septembre alors que le nombre d'élèves en primaire augmente !
Il n'y a pas de conséquences à l'augmentation du nombre d'élèves par classe.
INTOX. Si, il y en a et c'est dramatique ! En effet, avecà destination d'une trentaine d'élèves alors qu'avec une vingtaine d'élèves ils pourraient adapter leurs cours à tous les
l'augmentation du nombre d'élèves par classe les profs devront faire du "bourrage de crâne
élèves, voire pendant le cours les difficultés de chacun, y remédier, ils pourraient laisser chacun s'exprimer (alors qu'avec 35 élèves c'est impossible !), . . . Par exemple, en Corée du Sud les élèves sont 40 par classe le plus
souvent (comme certaines classes de Seconde d'ailleurs) et pendant les cours ils ingurgitent des savoirs par cœur, industriellement (selon le puissant Syndicat Coréen des Enseignants et Travailleurs du scolaire), sans
pédagogie ni réflexions.
En plus, avec des classes surchargées, les profs n'ont pas le temps pendant les cours de s'occuper de chaque élève alors que plusieurs ont en besoin. Donc, beaucoup d'élèves décrochent parce qu'ils n'arrivent plus
à suivre le rythme uniforme des cours.
Enfin, en 2006, uneétude menée par 2 chercheurs (Thomas Piketty et Mathieu Valdenaire)
commandée par la Direction générale de l'évaluation du ministère de l'Education Nationale a conclu que l'allègement (même d'un élève) de l'effectif d'une classe conduit à l'amélioration notable de la moyenne des élèves, notamment en maths (sources : Libération et Le Monde)! Une augmentation (même minime) du nombre d'élèves par classe est donc désastreuse pour l'éducation.
En supprimant des postes, les profs seront obligés de mieux s'organiser et tout ira mieux.
FAUX C'est une fausse bonne-idée ! En effet, avec les suppressions de postes les profs sont obligés de faire plus d'heures supplémentaires (ils en font en moyenne 1h30 chaque semaine), ils auront donc moins de temps!
pour s'organiser avec leurs collègues
De plus, les profs travaillent en moyenne 39h54 (presque 40 h donc) par semaine (source
: RERS 2009) alors que la durée de travail est de 35h/semaine en France. De
plus, en moyenne, ils travaillent 11,6 jours de congés sur l'année. Leur
rajouter des heures en plus sera donc contre-productif et baissera la qualité
des cours puisqu'ils auront (encore) moins de temps pour les préparer.
Nous sortons d’une crise économique et notre dette est abyssale : pour faire des économies, il faut que tout le monde s'y mette, y compris l'éducation, comme partout en Europe.
INTOX Investir sur l'éducation, c'est investir sur l'avenir. En effet, s'il l'on détruit l'éducation les
nouvelles générations seront moins cultivées, males formées, moins bien qualifiées, . . . ce qui aura des conséquences sur la société de demain, à tous les niveaux (économique, social, . . .) !
De plus, on est le seul pays européen, et même du monde, à supprimer des postes d'enseignants ! Cela prouve bien que ces suppressions de postes sont inutiles et désastreuses pour l'éducation.
Aussi , peu de pays font des économies sur l'éducation.
Par exemple, dans le grand plan de rigueur allemand (80 milliards d'€ d'économies en 4 ans), les seuls secteurs où il n'y a aucune coupe budgétaire sont l'éducation et la recherche !
Enfin, l'économie réalisée par les suppressions de postes d'enseignants a été anecdotique.
En effet, en 2010 ( données les plus récentes), 16000 postes ont été supprimés (soit 14551 équivalent temps plein) pour un gain brut de 319,1 millions d'€ pour l'Etat. Mais, à cela, il faut retrancher les augmenations salariales versées en contrepartie ( et qui n'ont profité qu' un quart des ensegnants), soit 119,2 millions d'€, ainsi que l'augmenation des heures supplémenataires ( pour assurer les heures d'enseignement laissées vacantes par la faute des suppressions de postes) qui ont couté 164 million d'€ de plus à l'Etat en 2010. Donc les suppression ont rapporté seulement 35,9 millions d'€ en 2010 à l'Etat, ce qui équivalait, cette année là, à 0,0023 % de la dette publique ou bien à 0,0242 % du déficit publique. Une goutte d'eau dans l'océan des déficits . . .(Sources : Commission des Finances de l'Asssemblée Nationale, Le Monde )
De toute façon, les suppressions de postes c'est un débat seulement politique/partisan/idéologique
FAUX Il n'y a pas de positions partisanes sur les suppressions de postes : elles sont autant critiquées par la gauche [Martine Aubry, François Hollande, . . .] que par la droite [Dominique de Villepin, Luc Ferry (ministre de l'Education sous Raffarin en 2002), . . .] !
De plus, la Cour des Comptes (qui est entièrement apolitique et dont les travaux sont reconnus par tous, à droite
comme à gauche) a, en décembre 2009, ouvertement critiqué l'application du dogme de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Preuve donc que la question des suppressions de postes n'est pas politique et/ou partisane !
Enfin, selon le sondage CSA réalisé pour le SNUipp du 9 février, 80% des français pensent que le non remplacement d’un enseignant sur deux partant à la retraite est une mauvaise chose et 82% d’entre eux pensent que les suppressions de postes ont un impact négatif sur la réussite des élèves, preuve, s'il en ait besoin, du consensus sur le sujet.
